Les danses mystiques ou rituelles

De tout temps, les peuples ont été superstitieux et l’Alsace n’échappe pas à ce constat.Les danses mystiques ou rituelles étaient croyait on, un moyen de conjurer les sorts des esprits, des forces de la nature ou des dieux, d’apporter la fécondité ou de bonnes récoltes. Ce genre de danse n’avait pas pour unique but de provoquer des évènements favorables, mais aussi de repousser les influences néfastes dues aux mauvais esprits, aux génies de l’hiver, de la stérilité et de la mort. Il faut des symboles pour se matérialiser ces croyances. La symbolique du soleil et le chiffre sept sont très présents dans ces danses.

  • La ronde solaire : Cette figure de danse imite l’image du cercle cosmique représenté par le Soleil, la pleine Lune, la Terre, et leurs parcours sidéral. La ronde en est sa représentation et les danseurs se doivent de tourner dans le sens solaire, c’est-à-dire, le sens horaire. Le sens contraire est considéré comme maléfique. Ainsi au XVIe siècle, des femmes de Munster furent accusées de sorcellerie et brûlées au bucher pour avoir été surprises à danser dans le mauvais sens.
  • Le chiffre sept : Le chiffre 7 est considéré comme un « chiffre magique » ou sacré. On retrouve déjà sa symbolique dans les croyances primitives dont beaucoup furent reprises par les religions. Dans le judaïsme par exemple, sept est le nombre  de célébrations religieuses dans l’année juive, c’est le nombre de branches du chandelier ou « Menorah« . On le retrouve inévitablement dans le christianisme avec les sept péchés capitaux, le nombre de jours dans une semaine, etc.. En ce qui concerne les forces de la nature, le chiffre sept est aussi important. C’est par exemple la durée approximative en jours d’un quartier de lune. Aujourd’hui encore, on parle des sept couleurs de l’arc-en-ciel ou des sept ans de malheur si l’on casse un miroir.
  • Le bruit et les gesticulations : Dans les croyances, on dit que les mauvais esprits n’apprécient pas les gestes et les bruits désordonnés. En conséquence, dans beaucoup de danses on fait de grandes gesticulations avec des cris sauvages, renforcés au besoin par le bruit d’outils que l’on frappe au sol pour faire partir le mal.

La combinaison de tout ou partie de ces symboles dans les danses alsaciennes devaient permettre d’éloigner le mal et d’assurer la sérénité, la fécondité et la prospérité au sein de la communauté.

Voici quelques exemples de ces danses :

D’r Alamànder / La Salamandre

La ronde des couples et le va-et-vient des hommes sont des figures très anciennes, rappelant le caractère premier de la danse.
La seconde partie de la danse (le tour du couple et le galop latéral) est plus récente ; elle a été mise en forme par Jeanne Lau, de Munster, au début du 20ème siècle. Cette danse populaire était répandue dans la plaine du Rhin et se dansait probablement dans tout le secteur alémanique. Le nom de « Salamandre » n’a rien à voir avec l’animal du même nom ; il semble être dérivé de « Alamànder » ou de « Alamans ».

Il s’agit d’une danse rituelle par couples, sous forme de ronde solaire, matérialisant dans sa première partie l’image du cercle cosmique, entre autres, celle du soleil (thème A).
Ces rondes se dansent dans le sens direct ou sens horaire. Les danseurs exécutant « La Salamandre » font, au thème B, un va-et-vient accompagné de frappés vers un centre fictif, reprenant ainsi à leur compte, un antique rite de fertilisation du sol.

Rutsch hin, rutsch her / Chibreli alsacien

A l’origine, le Chibreli était une danse de femmes exécutée autour d’un symbole de fécondité, symbole dont elles partageaient ou subissaient les forces inhérentesLes thèmes de la fécondité et de la fertilité sont au cœur des formes de danses les plus anciennes.A partir du 16e siècle, certaines formes de Chibreli se dansent par couples. Les sauts, pieds écartés, sont parfois remplacés par des pas dits de « chèvre » ou par des pas pointés (Tupfschritte) et un refrain de danse tourné ou de moulinets. C’est le cas en Autriche, en Allemagne et dans tout le secteur alémanique. En Alsace, les moulinets ont été remplacés par un refrain de valse, ce qui permet de dater cette version locale après à la Révolution.

La musique propre à ces formes de danse, semble être issue de l’air d’une marche militaire portugaise de 1790, répandue en Allemagne durant les campagnes napoléoniennes. La version populaire s’est cristallisée sur l’air très connu de « Rutsch hin, rutsch her », chanté dans toutes les campagnes alsaciennes et figurant au répertoire des musiciens jouant dans les bals villageois.

Dans ces gestes, dans la survivance de la forme en ronde et dans le thème musical, qui est un emprunt à l’air primitif des sept sauts, il est indéniable que cette danse est à l’origine une danse rituelle, du moins dans sa pemière partie.

‘s Annemeiala / Les sept pas de Munster

Il s’agit d’une danse ancienne basée sur le chiffre 7. Cette danse, fort répandue en Alsace et dans toute l’Europe occidentale, connaît de nombreuses variantes. Elle s’apparente à la famille des danses construites sur le mouvement de « l’aller-retour », les déplacements « en avant en arrière » ou latéraux. Les figures des danses exécutées par couple sont  souvent suivies d’un refrain dansé en rond, soit d’une polka, d’une double polka, d’une sauteuse (Hoppler), d’une chaîne en double huit, ou même d’une valse selon l’arrangement musical.
Ce sont ces 7 appuis revenant dans chaque figure qui, étymologiquement, ont donné son nom à la danse. Dans ces figures, on y retrouve l’empreinte des émigrants suisses et tyroliens qui se sont établis dans la vallée après la guerre de 30 ans. 

La plus ancienne société de musique d’Alsace

C’est en 1827 qu’un orchestre militaire allemand donna à Strasbourg le premier concert de cuivres. Créée en 1836, la musique paysanne de Geudertheim est la plus ancienne société de musique d’Alsace et il faut attendre 1846 pour voir la création de l’Harmonie de Strasbourg.

Déjà 1830, les « Geiderter Musikante » étaient déjà réputés mais ils étaient regroupés au sein d’une « Elsässischer Musikverein » avec d’autres fanfares. Jacques Roser (1788-1856), boulanger, musicien dans la Grande Armée de Napoléon Ier, fut le créateur et le premier président de la musique paysanne de Geudertheim en 1836. Jusqu’en 1947, c’est la famille Roser qui tint la direction de la Musique, avant de laisser le flambeau à la famille Henches.

1886 est également une date-clé de notre association puisque la musique paysanne de Geudertheim a été appelée à participer à Strasbourg aux cérémonies organisées en l’honneur de l’Empereur d’Allemagne Guillaume Ier. En souvenir de cette fête, une coupe d’argent fut remise à la musique de Geudertheim. Sur son socle figure l’inscription en allemand : 

« Guillaume, Empereur d’Allemagne et Roi de Prusse à la Commune de Geudertheim Septembre 1886 ».

Liste des directeurs de la musique de Geudertheim

  • Jacques Roser de 1836 à 1845,
  • Jacques Roser (fils) de 1845 à après 1870-1871,
  • Après la guerre de 1870-1871, un neveu de Jacques, Geoffroy Roser prend le relais.
Vers 1900 a été créé le groupe folklorique qui a fusionné avec la musique paysanne de Geudertheim pour devenir le groupe folklorique alsacien de geudertheim. C’est en 1909 que ce dernier a fait sa première sortie officielle à Nancy (département de Meurthe-et-Moselle) dans le cadre de lExposition internationale de l’Est de la France de mai à novembre 1909 alors qu’à cette époque l’Alsace-Moselle était une province allemande.

Liste des présidents du groupe folklorique

  • Geoffroy Roser (fils) de 1936 à 1947,
  • Charles Entzmiger de 1947 à 1957,
  • Philippe Schmitt de 1957 à 1995,
  • Claude Muhl de 1995 à 2000,
  • Yves Ohlmann depuis novembre 2000.

Liste des directeurs de la musique de Geudertheim

  • Philippe Henchès (père) de 1922 à 1947,
  • Philippe Henchès (fils) de 1947 à 1970,
  • Charles  Henchès (frère de René) de 1970 à 1991,
  • Georges Brumter de 1991 à 2002,
  • Edouard Riedinger depuis 2002.

Premières photographies connues de la musique paysanne et du groupe folklorique

Centenaire de la musique paysanne de Geudertheim en 1936

Le groupe folklorique dans les années 1950, 1988 et 1997

 

Le costume masculin alsacien de Geudertheim

Le costume masculin alsacien de Geudertheim est différent des costumes que l’on peut voir dans les autres régions de l’Alsace.

Le costume des musiciens

Le 14 septembre 1886 eurent lieu à Strasbourg des festivités en l’honneur du Kaiser. La société de musique paysanne de Geudertheim fut chargée de faire l’accompagnement musical pendant la cérémonie. Pour l’occasion, le conseil municipal de Geudertheim avait fait une grosse dépense pour habiller la fanfare. Le costume réalisé évoque en particulier la tenue des serviteurs du château des Schauenburg à Geudertheim. Ce costume rappel aussi celui du vieux costume Bas-Rhinois. Il se compose d’un pantalon court, de bas blancs, d’un gilet rouge, d’une veste et d’un bonnet en fourrure. Le directeur de la musique appelé aussi « maire » porte parfois un long manteau avec un tricorne ou « Dreimaster » à la place du bonnet. Ainsi, cet ensemble est le vestige du véritable costume masculin traditionnel alsacien de Geudertheim.

C’est donc depuis cette date que les musiciens portent ce costume si particulier.

Pour information, le tricorne original du « maire » de la musique de Geudertheim est conservé au Musée Alsacien de Haguenau.

Au centre, tricorne original du "maire" de la Musique de Geudertheim dans la salle des costumes du Musée alsacien de Haguenau

Le costume des danseurs (En construction)

A sa création vers 1900, le groupe folklorique n’était composé que de femmes et de ce fait, il est probable que ces femmes ne dansaient pas. A une date indéterminée, des hommes sont entrés dans le groupe ce qui a permis d’accompagner les musiciens avec des danseurs. Assez naturellement, les hommes portaient la même tenue que les musiciens comme on peut le voir sur cette photographie prise en 1920. Quelques années plus tard, le costume masculin des danseurs de Geudertheim va s’écarter de celui des musiciens comme le montre une carte postale de 1936.

Le costume féminin alsacien dans la région de Geudertheim

Le costume féminin alsacien dans la région de Geudertheim est différent des costumes que l’on peut voir dans les autres régions de l’Alsace. Il est absolument erroné de croire qu’il n’existe en Alsace qu’un seul et unique costume traditionnel. En effet, les régions et parfois des villages d’Alsace avaient leurs particularités et leurs codes vestimentaires. Il est vrai que les évènements depuis 1870 ont forgé l’image stéréotypée de l’Alsacienne. Ainsi, dans la région de Geudertheim, le costume féminin alsacien ne se limite pas seulement à la robe rouge et à la coiffe à grand nœud noir (voir article sur la représentation de l’alsacienne).

Dans la vie traditionnelle de nos campagne, les nombreuses variantes du costume se retrouvent à l’intérieur de limites bien définies, souvent dictées par les appartenances religieuses de l’époque. Les pièces de costume se transmettaient de génération en génération, étaient confectionnées pour durer toute une vie. L’introduction d’une nouvelle mode s’étalait sur 30 ou 40 ans dans les villages et était fonction des moyens de communication, des occasions de rencontre aux grandes manifestations régionales ou familiales (messtis, pélerinages, mariages, etc…).

La chemise

Dès le XVIIe siècle, la paysannne portait une chemise très longue, ornée au cou par une fraise assez étroite, remplacé par un décolleté léger ou un boutonnage. Vers 1830, les manches sont longues et bouffantes ; puis on les remontait en dessous du coude. On les nouait avec un ruban cousu aux extrémités.

La collerette

Pour recouvrir l’encolure de la chemise ou sa fente d’ouverture, la paysanne a recours à une collerette en lin ou tricoté à la main en fil blanc. On lui donne le nom de « Gaempel » ou guimpe. Plus ancien est le nom de « Nackmäntele » ou « mantelet de nuque », déjà cité au XVIIe siècle.

 La jupe

Par-dessus la chemise se porte une jupe large aux nombreux plis façonnés et rattachés à un corselet aux découpes variables. la robe se dit « Rock » chez les protestantes et « Kutt » chez les catholiques. La robe marque essentiellement les différences confessionnelles par sa longueur, sa couleur, sa décoration. Au commencement, du XVIIIe siècle, les jupes étaient bicolores. A partir de 1830, les jupes étaient d’une seule couleur. 
  • Les protestantes affectionnaient les jupes vertes (« d’Schaenze« ), violettes, rouges, brunes (couleur « tabac »), bleues (claires ou foncées).
    Vers 1850, il fut de bon ton de garnir le bas des jupes protestantes d’un ruban de velours fleuri, assorti à la couleur de la jupe. Dans la région de Brumath, Hoerdt et geudertheim, de simples rubans de velours noir, dans différentes largeurs, bordent en plusieurs rangées les jupes des jeunes filles protestantes. Le nombre de ruban était fonction de la fortune de la jeune fille et variait de un à six.
  • Les catholiques, jeunes filles ou femmes mariées, portaient une jupe nettement plus longue et d’un rouge particulier, le rouge garance. La coupe était la même que chez les protestantes. La différence essentielle résidait dans l’absence de ruban fleuri ou noir. Le bord inférieur était simplement gansé de velour noir. Les femmes mariées ou plus âgées revêtaient une « Kutt » de couleur foncée, mais jamais verte.  

Le corselet

Le corselet ou « Rockbruscht » était attenant à la jupe. Dans les villages protestants du nord de Strasbourg, le « Rockbruscht » est parfois très échancré, non lacé et fermé à la base par une simple agraphe, comme à Hoerdt.

Le plastron et le devantier

La dimension du plastron protestant ou « Bruschti » (littéralement « drap de poitrine« ) est diretement liées à l’échancrure plus ou moins grande du corselet. Le plastron se compose d’une partie supérieure visible, raidie à l’intérieur par du carton. La moitié inférieure était plus souple. Le « Bruschti » s’enrichissait d’une décoration précieuse. On trouve les plus beaux et les plus grands plastrons à Uhrwiller, Engwiller, Mietesheim, Hoerdt et Geudertheim.

Le devantier catholique ou « Vorstecker » est raide, triangulaire mais plus petit que son homolgue, le « Bruschti » protestant.

Les plastrons et devantiers pouvaient aussi servir de cachette pour les billets doux, les mouchoirs en dentelles, y compris les brins de romarin qu’on y glissait , afin de ne pas s’endormir pendant les offices !

Le tablier

Le tablier fait partie de tous les costumes alsaciens. Il est porté aussi bien en ville qu’à la campagne, sur la robe bourgeoise et sur la robe paysanne. Les tabliers brodés sur soie ou satin noirs sont les plus récents. Les tabliers étaient surtout brodés de semis de petites fleurs, ou petits bouquets. Pour mémoire, le bouquet tricolore n’est pas issu de la traditions.

La casaquin

Vers 1860, la campagne adopte la mode du « Kasaweck » (répandu par les Polonais vers 1840). Le casquin est une sorte de spencer qui se porte par-dessus la chemise, la colerette et le plastron pour se protéger du froid. L’église approuvait cette pièce de costume, car elle cachait les formes. Le « Kasaweck » étant assez austère et inélégant, on eut l’idée de le porter avec un grand châle, aux longues franges.

Les Châles

Le grand châle était décoratif et tenait chaud. En soieries de Lyon, rayés, fleuris, à carreaux, chatoyants, et plus tard brodés, ils permettaient de rehausser la banalité du « Kasaweck« .

Lien

https://www.costumesetcoutumes.alsace/

https://commedesfrancais.com/fr/story/le-costume-alsacien

Publication de tourisme Alsace 

La représentation de l’Alsacienne symbole imaginaire d’une province perdue.

La représentation de l’Alsacienne

La représentation de l’Alsacienne est à l’origine, le symbole imaginaire d’une province française perdue. Par la suite, elle est devenue dans l’imagerie d’Epinal la tenue que portent toutes les Alsaciennes. 

Dans le livre L’Alsace traditionaliste de Paul Kauffmann, réédition de 2002 il est écrit :
En 1870 l’Alsace est devenue une province allemande, de nombreux Alsaciens s’expatrient vers d’autres provinces françaises. Pour montrer leur attachement à la France, ils ornent le nœud de la cocarde tricolore. Le même phénomène se produit après la guerre 1914 – 1918.
Après la guerre 1939 -1945, le costume alsacien fait de nouveau surface. Les jupes brunes, vertes, violettes sont remplacées par la jupe rouge, couleur du patriotisme ardent.
Ce costume créé de toute pièce pour les besoins de la cause n’est pas issu de la tradition paysanne. Il est au premier rang lors des défilés du 14 juillet d’après-guerre.

Cette explication est confirmée lors de l’exposition temporaire « L’Alsace en habits », du 15 juillet au 14 octobre 2012 à Bischwiller.
En 1870, après la guerre, le traumatisme de la perte de l’Alsace et de la Lorraine est considérable. La création d’une figure représentant l’Alsace qui soit à libérer et qui attendant stoïquement son sort, se fait sentir. 

La coiffe est l’élément marquant de cette représentation

Comme le rappelle l’historien Georges Bischoff, du sapin, qui tenait jusqu’alors lieu de symbole de l’Alsace, on passe à une allégorie féminine héroïque. Cependant, alors que la Patrie ou la Marseillaise sont généralement vêtues à l’antique, l’Alsacienne, elle, porte le costume régional. Mieux, elle porte la coiffe. Cependant, celle-ci n’est jamais tout à fait conforme à la réalité du costume du Kochersberg, du Pays de Hanau ou des environs de Strasbourg dont elle s’inspire. 

Pas tout à fait à la bonne taille, tombante, affublée de la cocarde tricolore révolutionnaire, la coiffe de l’Alsacienne n’est plus là que pour rappeler qu’elle attend d’être sauvée par le soldat français.

Hansi et sa représentation de l’Alsacienne

Cette image de l’Alsacienne sera glorifiée par Hansi en 1918. On trouve ainsi cette image à travers plusieurs ouvrages francophiles, des objets et divers cartons publicitaires ou affiches. L’illustrateur colmarien diffuse un modèle unique d’Alsacienne recomposée, portant toujours la coiffe à grand nœud. Recherché par les Allemands Hansi devient en conséquence un héros national et son modèle d’Alsacienne se répand plus largement encore. De l’affiche au service de table, ou à la réclame, cette diffusion de l’Alsacienne réduite désormais au seul symbole qu’est sa coiffe à grand nœud se fait partout.
Ainsi, en 1945, pour fêter la Libération, on fabrique un costume aux couleurs de la revanche (rouge et noir) et au symbolique bouquet de France (bleuet, marguerite, coquelicot et épis de blé). Après les années soixante, l’Alsacienne à la coiffe au grand nœud noir perd ses symboles patriotiques. 
Plus tard, les professionnels du tourisme, les groupes folkloriques, les caricaturistes et les ethnologues s’en emparent.

Le 6 novembre 1886, la commune de Geudertheim reçoit une coupe en argent au nom du Kaiser

La coupe du Kaiser offerte à Geudertheim en 1886

L’histoire de la coupe offerte par le Kaiser à la commune de Geudertheim été réalisé grâce à l’aide du livre publié en 1987, « GEUDERTHEIM, la mémoire du passé » par Michel Knittel ainsi que du livret publié en 1989, « Musique paysanne et groupe folklorique de Geudertheim » par Catherine Henches et Marc Wolff, avec l’aimable collaboration d’Alfred Jung).

Contexte

Le 14 septembre 1886 se tenaient à Strasbourg des festivités en l’honneur du Kaiser Guillaume 1er. L’empereur était venu avec des personnalités comme le Kronprinz (l’éphémère Frédéric III) et son épouse la princesse Victoria de Saxe-Cobourg, le Grand-Duc de Bade, le Grand-Duc de Hesse, leurs épouses, le général Feldmarschall et le Comte Moltke. Un défilé d’hommages des campagnards eut lieu sur le pont près du palais impérial en construction (Kaiserpalast à l’époque, aujourd’hui Palais du Rhin, place de la République). C’est la société de musique paysanne de Geudertheim, déjà réputée à l’époque, qui fut chargée de faire l’accompagnement musical pendant la cérémonie.

La remise de la coupe

Le 6 novembre 1886, le Conseil Municipal de Geudertheim reçu la visite du « Kreisdirektor » (Sous-Préfet) le Comte de Solms. Celui-ci offrit à la commune au nom de l’empereur une coupe d’argent.
Dans un long discours, le Kreisdirektor souligna en particulier le plaisir que l’empereur et son épouse avaient eu à entendre la fanfare de Geudertheim au cours du défilé de Strasbourg.
Le maire pris à son tour la parole pour adresser au nom de toute la commune les plus ardents remerciements pour cette faveur qu’avait daigné leur accorder le Kaiser.
Le vieux jacques Schaeck, conseillé municipal, fit venir de sa cave personnelle quelques bouteilles du Riesling « le plus exquis » et la coupe fut ainsi remplie en guise de consécration. Le Comte de Solms but le premier, à la santé de la commune, puis passa la coupe au maire, qui la passa ensuite aux membres du Conseil, chacun y buvant une gorgée. Une des personnes présentes poussa une ovation en l’honneur du Kaiser, avec le souhait que l’empereur puisse régner encore longtemps, pour le bien et la protection de tous les sujets de l’Empire…

Description de la coupe

La coupe du Kaiser et son support, tous deux en argent avec un poinçon 800 (80% d’argent et 20% de cuivre) ont été fabriqués par le joaillier de la cour Johann Wagner & Sohn de Berlin. Le support de la coupe est gravé avec l’inscription Wilhelm Deutscher Kaiser u. König von Preusen Der Gemeinde Geudertheim September 1886 (Traduction : Guillaume, Empereur d’Allemagne et Roi de Prusse à la Commune de Geudertheim, Septembre 1886).

La coupe est incrustée par les deux faces de six thalers d’argent pour célébrer la victoire de la guerre franco-prussienne.

Preußen Siegestaler 1861

Pièce commémorative du couronnement de Guillaume Ier et de son épouse Augusta von Sachsen – Weimar – Einsembach
  • Avers : Profils droits du Roi Guillaume Ier et de la Reine Augusta, légende autour « WILHELM KOENIG AUGUSTA KOENIGIN V. PREUSSEN ».
  • Revers : Aigle couronné tenant un sceptre gauche et un globe surmonté d’une croix à droite, accosté de quatre couronnes et des lettres W R (Wilhelm Rex) A R (Augusta Regina), devise prussienne SUUM CUIQUE (« à chacun le sien » en latin).

Brandenburg-Preußen Siegestaler 1866

Pièce commémorative de la victoire prussienne dans la guerre avec l’Autriche en 1866.

  • Avers : Profil droit du Roi Guillaume Ier de Prusse, légende autour « WILHELM KOENIG VON PREUSSEN A ». C’est l’unique pièce où Guillaume Ier est représenté en empereur César avec une couronne.
  • Revers : Aigle couronné tenant un sceptre gauche et un globe surmonté d’une croix à droite, inscription EIN VEREINSTHALER XXX EIN PFUND FEIND 1866 (cette inscription précise que 30 thalers ont été frappés à partir d’un pouce (500 grammes) d’argent fin).

Württemberg Siegestaler 1871

Pièce commémorative de la victoire dans la guerre contre la France.
  • Avers : Profil droit du Roi Charles Ier de Wurtemberg, légende autour « KARL KOENIG VON WUERTTEMBERG ».
  • Revers : Ange, inscription MIT GOTT DURCH KAMPF ZU SIEG UND EINIGUNG 1870 1871.

Bayern Siegestaler 1871

Pièce commémorative de la victoire dans la guerre contre la France.

  • Avers : Profil droit du Roi Louis II de Bavière, légende autour « LUDWIG II KOENIG V. BAYERN ». 
  • Revers : Bavaria (allégorie féminine de la Bavière), inscription DURCH KAMPF UND SIEG ZUM et FRIEDEN VOIGT
    FRIEDENSSCHLUSS ZU FRANKFURT AM 10 MAI 1871.

Sachsen Siegestaler 1871

Pièce commémorative de la victoire dans la guerre contre la France.

  • Avers : Profil gauche du Roi Jean Ier de Saxe, légende autour « JOHANN V. G. G. KOENIG VON  SACHSEN B ». 
  • Revers : Génie ailé à cheval tenant le drapeau de l’aigle allemand dans la main, à l’arrière plan 11 drapeaux,  inscription EIN THALER XXX EIN PF. (UND) F. (EIN) 1871 (cette inscription précise que 30 thalers ont été frappés à partir d’un pouce (500 grammes). 

Sieges Thaler 1871

Pièce commémorative de la victoire prussienne dans la guerre avec la France.

  • Avers : Profil droit du Roi Wilhem I de Prusse, légende autour « WILHELM KOENIG VON PREUSSEN A ».
  • Revers : Borussia (allégorie féminine de la Bavière la Prusse) sur un trône, inscription SIEGES THALER 1871.
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